Elseddik Haftar et la Déclaration universelle des droits de l’homme

Dans toute communauté, la sécurité sociale protège les individus et les assiste face aux crises menaçantes ou réelles. Elle contribue également à assurer des conditions de vie décentes aux citoyens, à parvenir à la paix sociale ainsi qu’à la stabilité politique. Elle concourt en outre à consolider la cohabitation dans une atmosphère de cohésion, renforçant ainsi le sentiment d’appartenance des individus à la communauté.


Les conditions de vie en Libye ont incité le Dr Elseddik Khalifa Haftar à évaluer la situation réelle de la société libyenne et à identifier les formules adéquates afin de lui procurer la sécurité sociale. Pour ce faire, il s’est appuyé sur la Déclaration universelle des droits de l’homme publiée en 1948, plus particulièrement sur l’article 22 de cette convention qui stipule (dans son premier point sur cinq) : « Toute personne a droit à la sécurité sociale et à la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité » par le biais d’une initiative nationale et d’une coopération internationale, conformément à la structure d’un État et à ses ressources.
De l’avis du Dr Haftar, les droits les plus importants sont ceux des individus : ne pas être soumis à l’esclavage ou s’en affranchir le cas échéant, choisir ou accepter un travail sans coercition, recevoir un salaire équitable ou égal, avoir des heures de travail rationnelles, exercer le travail dans des conditions sûres et saines, former des syndicats et pouvoir y adhérer librement, faire la grève (comme moyen d’objection et d’expression d’opinion), disposer d’un temps consacré aux loisirs. De son côté, toujours selon Elseddik Haftar, l’État a le devoir de donner aux individus un accès total à la sécurité sociale sans être arbitrairement ou déraisonnablement privés de sa couverture ; de leur allouer une aide appropriée et équivalente en cas de chômage, de maladie ou de vieillesse ; de secourir les familles ; d’apporter assistance aux mères et aux pères, ainsi que de protéger l’enfance contre l’exploitation économique et sociale.
Par ailleurs, le Dr Haftar souligne l’importance du droit pour les citoyens libyens d’accéder à un niveau de vie décent. Il défend ainsi leur droit à l’alimentation pour se prémunir contre la famine , leur droit à un logement convenable et à une eau saine. Il défend aussi leur droit à la santé et à la protection contre les maladies épidémiques, prônant un accès facile aux établissements hospitaliers ainsi qu’aux services et aux produits médicaux. Elseddik Haftar plaide également en faveur du droit de jouir de conditions professionnelles et environnementales saines ; de même que pour le droit à l’éducation, dont un enseignement primaire gratuit et obligatoire, et un enseignement secondaire et supérieur gratuit.


Après 1969, des législations ont été promulguées afin de fournir la sécurité sociale et les soins de santé aux groupes vulnérables et marginalisés de la société libyenne, conformément aux normes internationales. Ces lois mettaient l’accent sur la séparation des institutions dans l’installation du réseau de sécurité sociale, sa mise en uvre et les prestations des services sociaux. Toutefois, la politique sociale en Libye sest simplement limitée à un réseau de sécurité sociale fournissant uniquement des services et des aides aux personnes handicapées et aux veuves, de même quà une certaine catégorie de gens. Et cette politique sociale insuffisante est le socle sur lequel sappuie lÉtat libyen pour garantir une vie décente minimale à ses citoyens et aux résidents étrangers.
Par conséquent, étant donné les déficiences de cette politique sociale, il est essentiel que la Libye passe des réseaux de sécurité sociale actuels à un système de sécurité sociale exhaustif et unifié pour combler les lacunes de cette politique, dont les plus importantes sont : les services compensatoires offerts aux individus ainsi qu’aux personnes affectées par l’économie de marché, mais d’une période toutefois limitée dans le temps ce qui en fait une action inefficace ; elle cible des segments spécifiques de la société pour une période restreinte, prenant ainsi un format subsidiaire ; elle ne détient pas un objectif de développement global et durable qui puisse assurer l’éducation, la santé, le travail et le logement, permettant ainsi aux individus de prospérer et de se convertir en forces productives. De la sorte, elle draine inutilement les fonds publics.


Ce sont là quelques idées et propositions qui peuvent servir à améliorer l’avenir de la société libyenne, et plus particulièrement de sa jeunesse. Ces suggestions sont sujettes à consultations avec des personnalités de la société libyenne qui soient expérimentées et compétentes en la matière.

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